Dimanche 11 octobre 2015
, Eglise de Coignières

 

Philippe Husser, flûte de Pan en bambou

Duo flûte de Pan et orgue

Philippe Husser, flûte de Pan
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Pierre Cambourian, orgue
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Pierre Cambourian, organiste




Programme :
Les grandes oeuvres classiques depuis Alessandro Marcello et Jean-Sébastien Bach jusqu'à Edward Elgar sans oublier la musique traditionnelle roumaine.

Présentation :

C'est un très beau programme qu'ont proposé Philippe Husser et Pierre Cambourian : en première partie, ils nous font redécouvrir les grands concertos et arias classiques écrits pour le hautbois, la flûte traversière, le violon ou la voix, tout en remontant aux origines "classiques" de la flûte de Pan.

Le concert s'ouvre sur le concerto pour hautbois en la mineur de A. Marcello (extrait musical) : son largo est bien connu et J.S. Bach l'a retranscrit pour clavecin ; la transcription pour flûte de Pan et orgue, entendue ici, est celle de Simion Stanciu (dit "Syrinx") professeur et virtuose classique de la flûte de Pan dont Philippe Husser a été l'élève.

Restant dans la musique baroque italienne teintée d'une touche allemande, suit le concerto en ré mineur (extrait musical) que Jean-Sébastien Bach transcrivit pour orgue à partir d'un concerto que Vivaldi avait écrit pour deux violons solistes et orchestre.

Les extraits de deux cantates de J.-S. Bach sont de styles bien différents : le premier est issu de la Passion selon Saint Matthieu et exprime le remodrs de l'apôtre Pierre après son reniement "Aie pitié de moi, mon Dieu (Erbam dich mein Gott)" ; le deuxième est issu de la cantate profane BWV 201 "Le défi entre Apollon et Pan" : Apollon divinité d'une musique savante, avec sa lyre, se trouve confronté avec Marsyas, le dieu Pan, celui des bergers et interprète d'une musique populaire, champêtre, avec sa simple flûte à 7 tuyaux (sa Syrinx). Philippe Husser interprète l'air de Pan "Mon coeur danse, gambade de joie".

La flûte de Pan a été peu à peu intégrée dans la musique classique : un des airs sans doute le plus connu est celui écrit par Mozart dans l'opéra "La flûte enchantée" où nous entendons Papageno, l'oiseleur, (extrait musical) lancer une ritournelle de 5 notes.

Philippe Husser et Pierre Cambourian Philippe Husser, Pierre Cambourian Pierre Cambourian, organiste Philiipe Husser, flûte de Pan

La flûte de Pan : sa légende, son histoire et son devenir ?

C'est ainsi que Philippe Husser retrace la riche histoire de la flûte de Pan, un des instruments les plus anciens du monde, présents sur tous les continents, à partir de quelques simples tuyaux de roseau assemblés, ouverts en haut et bouchés en bas. Dans la mythologie grecque elle est associée à la nymphe Syrinx et au dieu Pan et est l'emblème des bergers.

Instrument traditionnel de la musique tsigane, elle se répand au 18° et 19° siècle à partir de l'abolition du servage des tsiganes décrété par le Prince Alexandre ce qui permet à leur musique de se répandre en Europe.

C'est alors, au cours du 20ème siècle seulement, qu'elle se perfectionne pour permettre plus de virtuosité et d'aborder des répertoires différents, du plus classique jusqu’au jazz ; le nombre de tuyaux augmente ( 26 à 29) et elle prend alors sa forme concave.

La flûte de pan d’origine roumaine est construite en en bambou (celle d’Amérique du sud est en roseau uniquement) mais aussi en bois précieux comme l'ébène, en aluminium, etc. Philippe Husser fait écouter différentes matières (voir photos) ce qui permet de percevoir les colorations musicales spécifiques de chacune.

flûtes de Pan alto en bambou, en laiton  et naî roumain flûte de Pan 26 tuyaux en laiton flûte de Pan soprano, en aluminium flûte de Pan soprane en ébène

Philippe Cambourian prend alors le relais pour raconter l'histoire de la rencontre entre Clara Schumann et Brahms au cours d'un dîner : Clara lui joue au piano une mélodie un peu douloureuse qu'elle a composée et que Brahms reprendra ensuite pour composer un intermezzo qu'il dédiera à Clara Schumann.
C'est à partir de ce thème que Pierre Cambourian va improviser magnifiquement en utilisant toute la palette sonore de l'orgue de Coignières ; il marquera dans notre livre d'or ".. instrument fin permettant une belle expression et un accompagnement raffiné".

Cette improvisation introduit la seconde partie de musique romantique et traditionnelle roumaine.
Sir Edward Elgar (1857-1934) est un compositeur et chef d'orchestre anglais ; il a beaucoup composé pour orchestre et a été reconnu assez tardivement vers 40 ans. La composition "Pump and Cirumstance", une marche très enlevée, est bien connue car jouée traditionnellement lors de cérémonies de remise de diplômes. La transcription pour orgue a été faite par Pierre Cambourian, Philippe Husser reprenant à la flûte le choeur central.

Simion Stanciu, le grand flûtiste roumain, exilé en Suisse après avoir fui le régime Ceaucescu, a harmonisé beaucoup d'airs populaires issus d'une tradition orale pour les perpétuer à l'image d'un certain ... Bela Bartok ! De même son grand rival et ami de toujours, Georges Zamfir, a été celui qui a fait connaitre cette musique en Europe lors de ses tournées de flûte de Pan et orgue avec Marcel Cellier dans les années 1970-1980, clin d'oeil à ses immenses artistes : ce sont six danses populaires roumaines originales qui terminent ce concert, réarrangées par Philippe Husser et Pierre Cambourian.

En guise de bis, c'est un air de musique de film qui nous est proposé : tiré du film Mission, l'air très émouvant "Gabriel's Oboe" d'E. Morricone raconte l'histoire du missionnaire qui parvient à se faire accepter par les Indiens qui avaient lors d'une première rencontre cassé son hautbois.