Dimanche 6 février 2011

jean Galard et Isabelle Lesage

Violon et orgue

Isabelle Lesage, violoniste (voir CV)
Jean Galard , organiste (voir CV)

 


Programme :
Trois siècles de musique : J.S. Bach, F. Von Biber, J.M. Leclair, F. Couperin
C. Franck, R. Schumann, F. Schubert, G. Fauré, J. Alain, E. Lebrun et G. Galard.

Compte-rendu :


C’est à un voyage musical passionnant et plein d'émotions qu'Isabelle Lesage et Jean Galard nous ont conviés en partant de l’époque baroque jusqu'à nos jours, en passant par les romantiques du 19 ° siècle.

Après l'introduction par une sonate de J.M. Leclair, voici une oeuvre de Heinrich von Biber : il était violoniste et maître de chapelle auprès du prince évêque de Salzbourg ; représentant de la musique de l’Allemagne du sud catholique, il sera à l’origine « de l’école viennoise ». Son recueil de sonates des Mystères du Rosaire est resté longtemps sans titre mais, au fil du temps, chacune d’elles a été identifiée non plus par son numéro mais par le nom de la gravure qui ornait le manuscrit : c’est ainsi que la n°1 s’appelle L’Annonciation et la suivante la Visitation.
La 2ème sonate de Bach, écrite en 1721, a été interprétée par Isabelle Lesage sur son violon authentique de 1722, à la robe rouge, issu des ateliers du luthier hollandais Peter Rombouts.

Pourquoi rapprocher dans le même programme, Heinrich von Biber et Eric Lebrun ? C’est Eric Lebrun qui nous en donne l’explication : « Fasciné par les Sonates des Mystères de Biber, j’ai entrepris la composition, entre 2002 et 2010, d’un cycle de 20 pièces pour divers instruments sur la thématique des Mystères du Rosaire... L’écriture pour les cordes a été toujours pour moi une merveilleuse source de renouvellement et d’inspiration. Le compositeur Valéry Aubertin parle au sujet du violon d’un instrument ailé : peut-on rêver plus belle image poétique ? Le violon développe ainsi de grandes phrases virtuoses tendues vers le ciel comme les fines nervures d’une voûte gothique… »
La Visitation (2ème pièce des Mystères Joyeux) a été créée en 2010 par I. Lesage et le recueil complet a été enregistré chez Bayard Musique.

La coupure entre l’époque baroque et celle du 19° est illustrée par une pièce récente Reminiscences de Gautier Galard, fils de l’organiste. Laissons-lui la parole : « L’œuvre est une suite de variations dont le point de départ est le thème grégorien du Dies Irae : c’est un voyage, donc, de la période baroque à nos jours, où l’orgue sert d’interprète aux différents langages pour mieux en faire jaillir une simplicité musicale ».

Parmi les autres oeuvres entendues, signalons l'intéressante transcription du célèbre Prélude de Franck où la mélodie est confiée au violon ce qui lui donne une très grande souplesse expressive ; signalons aussi la brillante improvisation de Jean Galard, à partir de 5 notes données par le public.