Dimanche 21 novembre 2010

Fabrice Di Falco

Sopraniste et orgue

Fêtons la Sainte Cécile patronne des musiciens avec :

Fabrice Di Falco, sopraniste (voir en bas de page New York Time)

Laurent Jochum, organiste


Programme :
Airs de Purcell (air du Froid extrait de King Arthur), Broschi (Opéra Idasp), Porpora (Opéra Polifemo), Mozart (Opéra Mitridate), Haendel (Lascia ch'io pianga extrait de l'opéra Rinaldo)

Bach : Sinfonia de la 29ème cantate, Choral "Schmücke dich...") , Mendelssohn (6ème sonate en ré m.)

Compte-rendu :


Fabrice Di Falco allie une voix surprenante à une présence remarquable d'intensité (voir la galerie des photos ci-dessous) : habitué des scènes lyriques (opéras baroques autant que créations contemporaines), il surprend d'entrée par son interprétation très personnelle de L'Air du Froid extrait de l'oratorio Le Roi Arthur de Purcell : sa tessiture a une amplitude exceptionnelle, allant du registre grave du baryton jusqu'à celui aigü de la soprano. A côté des airs bien connus (Air du Froid, Lascia ch'io pango), Fabrice Di Falco fait découvrir les opéras composés à l'époque des castrats par Riccardo Broschi (frère de Carlo Broschi, le célèbre castrat Farinelli) et Porpora avant de nous amener dans une oeuvre de jeunesse de Mozart (Mitridate, Mozart a alors 14 ans). L'émouvant Ave Maria de Caccini a terminé ce concert, applaudi debout par le public qui se pressait dans l'église.

Laurent Jochum, titulaire des Grandes Orgues Cavaillé-Coll de Saint Jean-Baptiste de Belleville à Paris, est un accompagnateur attentif de la voix de Fabrice, jouant avec délicatesse des jeux disponibles. Mais il est aussi un soliste remarquable par sa virtuosité et par la qualité des registrations choisies. Il a montré dans sa dernière pièce, la 6ème sonate de Mendelssohn réputée par la difficulté de certaines variations, une très grande maîtrise de jeu et d'expression.



Fabrice Di Falco, sopraniste Fabrice Di Falco, sopraniste Laurent Jochum, organiste Fabrice et Laurent
Fabrice Di Dalco, sopraniste Fabrice Di Falco, sopraniste Fabrice Di Falco Fabrice Di Falco

Nous laisserons la parole finale.... au New-York Time du 19 novembre 2010 dans un article rédigé par la journaliste Fernanda Eberstat, intitulé "Who can resist a man who sings like a woman" (Qui peut résister à un homme qui chante comme une femme) : il s'agit du contre-ténor Philippe Jaroussky qui fait l'éloge de Fabrice Di Falco à l'origine de sa vocation.

A 11 ans, Philippe Jaroussky a appris le violon avec passion, remportant le premier prix au Conservatoire de Versailles, mais on lui a dit qu'il a commencé trop tard pour réussir une carrière comme violoniste. Idem avec le piano. Son épiphanie musicale est venue à 18 ans, quand il est allé à un concert baroque écouter Fabrice di Falco, sopraniste de la Martinique.
Fabrice Di Falco est une voix intrigante décalée par rapport aux modèles habituels. Avec une voix qui glisse étrangement du baryton au soprano, il est aussi à l'aise chanter pour chanter Bach que de chanter avec le saxophoniste de jazz Manu Dibango. "J'ai été choqué par la différence entre son physique et sa voix cristalline et aiguë », a rappelé Jaroussky. "Il avait ce visage beau et androgyne, et une voix comme Barbara Hendricks. Dès que je l'ai entendu, j'ai eu l'étrange sentiment que je pouvais faire ça, aussi. J'ai su immédiatement que c'était ce que je voulais faire de ma vie. "….. Philippe Jaroussky contacta alors Nicole Fallien, qui était le professeur de chant de Fabrice Di Falco, avec qui il continue à travailler et qu'il décrit comme « sa seconde mère ».