Dimanche 6 octobre 2013 (Eglise de Coignières)

 

De Madrid à Vienne, Musiques à la Cour : Boccherini et ses contemporains Ensemble les Muses Galantes, direction Louise Audubert (voir CV) Véronique Housseau, soprano (voir CV) Fiona Poupard, Tiphaine Coquempot, violons Josèphe Cottet, alto - Louise Audubert, violoncelle Youen Cadiou, contrebasse Denis Chevallier, orgue (voir CV)

Programme :
Joseph Haydn : Concerto pour orgue et orchestre en fa majeur Hob. XVIII 7
Luigi Boccherini : Quintette pour quatuor à cordes et contrebasse en do mineur op.18 n°1, Allegro moderato
Luigi Boccherini : Stabat Mater pour soprano et quintette à cordes
Wolfgang Amadeus Mozart : Adagio KV 356 pour Glass Harmonica (Extrait sonore)
Wolfgang Amadeus Mozart : "Et Incarnatus est",air pour soprano, orgue et orchestre, extrait de la messe en ut mineur KV427 (Extrait sonore)
en bis, reprise d'un extrait du Stabat Mater "Tui Nati.." (Extrait sonore)

Compte-rendu : Luigi Boccherini (1743-1805), musicien à la cour du Roi d'Espagne dès 1769, composait aussi pour le roi Frédéric II de Prusse et son style, inspiré et élégant, a influencé l'Europe musicale de la fin du 18° s. C'est donc tout naturellement que ce programme rapproche des oeuvres de Haydn et de Mozart écrites à la même période dans des cours différentes : Madrid, Vienne,... C'est par le concerto pour orgue et orchestre que commence le concert ; de construction traditionnelle en trois mouvements (allegro moderato, grave, Allegro molto), il présente un dialogue entre les cordes et l'orgue qui prennent tour à tour la parole. Comme l'explique Louise Audubert, directeur artistique de cet ensemble qu'elle a fondé en 2005, le 1er mouvement du quintette à cordes est un très bel exemple du style élégant et raffiné qui a fait la réputation de Boccherini ; il servira d'introduction instrumentale au Stabat Mater dont il reprend la même tonalité. La soprano Véronique Housseau (qui a chanté à Coignières, en 2006, le Stabat Mater de Pergolèse) mène une carrière prometteuse de soliste, sur scène lyrique ou en oratorio ; avec beaucoup de sensibilité et de maîtrise, elle a interprêté le Stabat Mater de Boccherini faisant ressortir la douleur de Marie devant son Fils sur la Croix (Stabat Mater dolorosa... La Mère des douleurs se tenait debout...) et l'espérance du chrétien en son intercession au moment de sa propre mort. Le quintette à cordes accompagne accompagne avec délicatesse les versets et met en valeur les paroles. Le timbre pur de Véronique Housseau a conquis le public qui a manifesté son plaisir par des applaudissements nourris et prolongés. L'organiste et claveciniste Denis Chevallier se produit en soliste et en musique de chambre. Outre le concerto de Haydn, donné en ouverture du concert, il a interprêté une oeuvre légère et amusante de Mozart, l'Adagio KV356 écrit pour glassharmonica (armonica de verre formé de verres de cristal frottés avec les doigts mouillés) , parfaitement traduit avec les jeux flûtés de l'orgue. Pour l'air "Et Incarnatus est" de la messe en ut de Mozart, c'est l'orgue qui reprendra, dans la partition d'orgine pour orchestre, la partie des bois et des cuivres, tandis que l'Ensemble Les Muses Galantes joue la partie des cordes. Cela permet d'apprécier l'autre talent de Denis Chavalier, celui d'arrangeur de partitions pour des formations diverses. Véronique Housseau montre, dans cet extrait, sa virtuosité dans les difficiles vocalises si reconnaissables du style de Mozart. Les Muses Galantes , ensemble de musique de chambre (musiciens et chanteurs) s'est attaché depuis 2005 à faire découvrir le patrimoine musical européeen des 17° et 18° s. Depuis 2010, il est l'instigateur du cycle mensuel "Les Cantates des Muses" autour de J.S. Bach qui se déroule dans différentes églises de Paris. Il a été créé par la violoncelliste Louise Audubert qui en assume la direction musicale.